Publié dans Economie

Douane - Madagascar veut fluidifier les échanges commerciaux avec la Chine 

Publié le jeudi, 15 mai 2025

La visite du vice-ministre chinois des douanes, Wang Lingjun, à Antananarivo du 14 au 16 mai 2025, marque un tournant stratégique dans les relations sino-malagasy. Officiellement, cette mission entend renforcer la coopération douanière et fluidifier les échanges commerciaux entre les deux pays. Mais derrière les formules diplomatiques bien rodées, certains observateurs s’interrogent sur les réels enjeux de ce rapprochement.

Reçu en grande pompe par le directeur général des douanes malagasy, Lainkana Zafivanona Ernest, le responsable chinois a parlé d’une « véritable coopération douanière ». De belles intentions dans un contexte où les intérêts chinois en Afrique s’intensifient et où Madagascar demeure une porte d’entrée stratégique pour Pékin dans l’océan Indien. « Ce type de partenariat peut apporter des solutions techniques, mais il faut aussi rester vigilant sur les termes des accords, car on n’a pas encore la capacité de négociation équilibrée face à la Chine », analyse un économiste local sous couvert d’anonymat.

Scepticisme 

 

La coopération annoncée- facilitation des échanges, réduction des obstacles administratifs, interconnexion des systèmes douaniers- semble d’une logique implacable dans un pays où les lourdeurs bureaucratiques freinent encore l’investissement. Mais sur le terrain, certains douaniers restent sceptiques. « Il faut d’abord améliorer nos infrastructures et lutter contre la corruption interne. Sinon, même avec les meilleurs systèmes chinois, rien ne changera », confie un agent posté à Toamasina. Le plan stratégique 2025–2029 de la douane malagasy, qui entend orienter l’administration vers plus d’intégration et de performance, est brandi comme cadre de référence. Pourtant, les précédents accords de coopération, qu’ils soient d’ordre portuaire, minier ou agricole, n’ont pas toujours été synonymes de bénéfices équitables pour Madagascar. « A chaque fois qu’on entend “partenariat gagnant-gagnant”, c’est nous qui y laissons des plumes », lâche un opérateur économique du secteur textile. Si le renforcement de l’interconnexion douanière est louable sur le papier, il soulève des questions d’indépendance numérique et de souveraineté des données. Ce qui est sûr, c’est que cette visite ne s’inscrit pas dans un vide : elle intervient alors que les tensions commerciales mondiales rebattent les cartes, et que Madagascar, en quête d’alliés économiques, joue une partition délicate. Encore faudra-t-il que cette coopération ne se résume pas à une simple formalité administrative au profit du plus fort.

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Editorial

  • Souillé !
    Qu’on le veuille ou non, les deux affaires, l’une macabre et l’autre louche polluent l’atmosphère nationale, pire encore, entachent la crédibilité et l’honorabilité de l’Etat malagasy. Elles tombent pile à un moment où Madagasikara a besoin justement de soigner son image. La Grande île s’apprête à abriter le sommet de la SADC et accueillir ainsi des hôtes de marque du rang de Chefs d’Etat et de Gouvernement. Un rendez-vous crucial que les tenants du régime et le peuple entier ne minimisent point. Une opportunité à valeur internationale qui conforte l’intégrité morale et politique du pays. Etant le second rendez-vous international qui devra se tenir à Antananarivo ce mois d’août après celui du sommet de l’océan Indien, en l’espace de trois mois, le sommet de la Communauté pour le développement de l’Afrique australe, la SADC, revêt un caractère particulier pour le pays dans la mesure où il confirme le retour effectif…

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